samedi 29 septembre 2012

Les femmes socialistes des Hauts-de-Seine s'organisent

Face au plafond de verre auquel nous sommes toutes confrontées un jour ou l'autre, aux bonnes excuses pour ne pas investir les femmes dans des territoires gagnables, au travail fourni démesurément pour toujours prouver notre légitimité politique, aux assemblées d'hommes qui prennent la parole les uns après les autres... nous avons fini par nous organiser.
Nous ? Des femmes socialistes des Hauts-de-Seine, élues ou militantes.
Notre objectif ? Constituer un réseau à l'intérieur du Parti Socialiste, indépendamment des courants, motions. Au constat que la question des femmes, de la parité et de l'égalité hommes/femmes trouve aujourd'hui un écho plus fort en dehors des partis via des associations ou des actions médiatiques, nous voulons agir à l'intérieur d'un parti, en l'occurrence du Parti Socialiste.
En complément des autres modes d'actions qui existent, nous prenons l'option du féminisme pragmatique : celui de peser dans les instances, puis de faire émerger des femmes lors des élections.

L'assemblée des femmes socialistes du 92 s'est bâtie sur le mouvement des Femmes en Rouge Olympe de Gouges (FROG) qui avait mené des actions de terrain lors des régionales de 2010.

Congrès fédéral 92 : la parité, maintenant !

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La question de la parité souffre d’un cruel paradoxe.
Il y a eu ces quatre dernières années une volonté affirmée de faire avancer la question de la parité à l’intérieur du Parti Socialiste (au national et dans la fédération des Hauts-de-Seine) et pour les élections comme en témoignent les dernières législatives et la stricte représentation paritaire au sein du gouvernement.

Néanmoins, les femmes sont encore trop souvent cantonnées à des territoires « perdus » et on peut le constater à la tête de l’Etat : les quatre personnalités politiques les plus importantes restent masculines : Président, Premier Ministre, Président de l’Assemblée, Président du Sénat. Le bilan global est négatif dans le domaine de la parité politique pour la Fédération socialiste des Hauts-de-Seine. Nous le regrettons.

Que ce soit dans la prise de parole (comme par exemple lors du dernier conseil fédéral où 19 hommes ont défilé à la tribune pour présenter les contributions), dans la représentation fédérale, à l’Assemblée nationale (seulement 34% de femmes dans le groupe PS – 1 femme sur 5 parlementaires dans les Hauts-de-Seine), les élections régionales où les femmes ont été la variable d’ajustement des accords avec les partenaires en 2010, les élections cantonales en 2011 où les cantons femmes réservés n’étaient pas gagnables, la volonté de parité n’est souvent qu’une façade. Aucun débat fédéral n’a d’ailleurs été organisé autour de la question depuis 4 ans ni aucune formation sur l’histoire du féminisme et son lien étroit avec le socialisme. L’inégalité hommes/femmes constitue pourtant la primo-inégalité de notre société et est flagrante dans tous les domaines socio-économiques et professionnels et à tous les âges de la vie.

A la veille du congrès de Toulouse, les femmes socialistes des Hauts-de-Seine ne veulent plus être des spectatrices qui se contentent des miettes laissées et à qui on sert sans vergogne des bonnes paroles qui ne se traduisent pas en actes. Les femmes socialistes des Hauts-de-Seine ont décidé de s’organiser au-delà des motions et des courants. Les femmes représentent en effet plus de la moitié du corps électoral et elles ne veulent plus, dans les textes et dans les paroles, être assimilées à une minorité et reléguées au chapitre des intentions restées en l’air. C’est dans les instances des partis politiques que la parité commence car des décisions importantes s’y prennent : sur l’orientation des projets, sur les propositions et sur les candidats qui représentent le Parti Socialiste lors des élections. C’est là que nous sommes déterminées à agir aujourd'hui, c’est là que nous voulons peser désormais, au-delà des motions, c’est dans ce sens que nous nous organisons.

 1°) La parité dans les instances fédérales du PS Hauts-de-Seine : 

  A l’instar du gouvernement Ayrault, la parité doit être strictement appliquée pour l’ensemble des instances fédérales à l’instar de notre conseil fédéral : 
- direction fédérale : le Premier Fédéral ou la Première Fédérale devra s’assurer d’une représentation paritaire dans le choix de ses adjoints. 
- bureau fédéral : la parité devra être respectée par chaque motion représentée au sein de l’organe exécutif de la Fédération 
- secrétariat fédéral : il devra également obéir à une représentation paritaire et sortir des domaines « traditionnellement » réservés aux femmes (petite enfance, famille, social…). 
- le secrétariat fédéral aux élections doit être réservé à une femme si nous avons un premier fédéral et inversement. De même, si nous avons une première fédérale, le secrétariat fédéral aux élections devra échoir à un homme. 
- commissions électorales : chaque motion s’assurera d’envoyer des représentants paritaires dans le cadre des désignations des candidatures en commission électorale. 
Par ailleurs, au sein des sections, les femmes devront également être impliquées dans les choix locaux afin de permettre l’émergence de nouveaux talents. Des formations thématiques (histoire du Parti socialiste, économie, problèmes de société) et en communication (prise de parole en public, savoir mener un débat…) devront être assurées par le Secrétariat fédéral en charge de la formation. 

2°) La parité dans la représentation politique

Nonobstant l’obligation que les investitures à des élections soient examinées par des commissions électorales strictement paritaires, l’avis de la commission statutaire « Egalité et droits des femmes » deviendra obligatoire et son avis prépondérant. 
La moitié des territoires concernée par une échéance électorale sera réservée « femmes ». Ces réservations prendront en compte les candidatures féminines ainsi que la gagnabilité du territoire à partir d’une étude objective des derniers résultats électoraux des territoires concernés. Il ne s’agit pas de préjudicier un candidat masculin et de terrain, susceptible d'emporter une élection,r mais bien de favoriser l’émergence de femmes aux responsabilités politiques. Cette appréciation entre les différents intérêts en présence devra se faire sur la base de critères objectifs, énumérés, votés par le conseil fédéral et applicables à tous les territoires. Il convient dès 2012 de passer d’une parité quantitative à une parité qualitative ; il s'agit donc de la favoriser. 

La parité ne doit plus être une variable d’ajustement mais devenir un véritable objectif